La dette privée est-elle devenue incontournable pour le financement des PME-ETI ?
On va retrouver tout de suite avec et bien ce gros plan sur APSYS groupe et juste après son président, Maurice BANSAY.
Si on doit simplifier, APSYS c’est du centre commercial pour urbain. L’exemple le plus connu c’est BEAUGRENELLE dans le XVème arrondissement de Paris, vingt millions de visiteurs par an, il n’est pas le seul puisqu’en vingt ans, le groupe a créé en France et en Pologne une trentaine de centre de commerce et de loisir où on trouve à la fois : magasin, restaurant, cinéma, bowling, simulateur de vol, conciergerie, garde d’enfant. Oui, c’est aussi l’autre point fort, ce mélange entre activité ludique, lieu de promenade, espace vert tout en faisant ses courses.
Mais puisqu’on vous parle de ville, l’autre carte que veut brandir APSYS c’est la rénovation urbaine en faisant appel à des architectes reconnus comme Jean Paul VIGUIER ou Edouard François PIONNIER de l’architecture verte. En Pologne, c’est le cas de MANUFAKTURA à la fois centre commercial artistique et culturel, créé il y a dix ans dans une ancienne usine textile abandonnée, presque quatre cent milles visiteurs chaque semaine ; un succès ! Et puis récemment, l’inauguration en Novembre de VILL’UP dans le Nord Est de Paris avec cette idée de désenclaver la cité des sciences à la VILLETTE et de rendre ce quartier prisé des touristes à ses habitants. C’est là qu’on trouve cette soufflerie géante qui vous projette à vingt-cinq mètre de hauteur, sensation garantie. Mais pour l’instant VILL’UP peine encore à décoller.
Dans le cas dit de Maurice BANSAY, on attend prochainement à Metz, le centre MUSE, qui mêlera équipements de la maison et de loisirs. Il sera au cœur du nouveau quartier de l’amphithéâtre à deux pas du centre historique en face du centre POMPIDOU, le centre STEEL à l’entrée de la ville de St Etienne et non loin de Grenoble. Ce sont les anciennes usines NEYRPIC qui renaîtront en 2019 au milieu d’une coulée verte.
BFM : c’est formidable, Maurice BANSAY, ce que vient de nous expliquer, nous raconter Stéphanie COLEAU. A quoi ressemble un centre commercial en 2017? Le terme « Centre commercial », vous validez toujours ou pas ?
M.B : Plus du tout !
Il n’y a des centres commerciaux qui ne sont plus des centres commerciaux parce que dans l’imaginaire, si vous voulez, du consommateur en tout cas en France ; un centre commercial c’est le côté un peu boîte, en périphérie avec une galerie marchande, où l’on pousse son cadis… tout ça, c’est complètement révolus !
BFM : Comment se porte le commerce donc en ce printemps, cette fin de printemps, quasiment au début d’été puisqu’on est mi-juin 2017 dans ces espaces de loisir et de commerce ?
MB : Ecoutez ! Dans toutes les espaces de loisir et de commerce, des nouvelles générations servent des nouveaux projets. Ceux qui répondent aujourd’hui aux attentes des consommateurs, globalement ce sera bien. Ce n’est pas l’euphorie bien évidemment, on était dans une période économique difficile et dans une période préélectorale qui est généralement pas favorable au commerce. Mais pour autant, ça c’est plutôt pas mal passé, et là on sent depuis les élections, une vraie reprise de la consommation.
BFM : Voilà, en plein weekend électorale des législatives aussi quand c’est fini, ça recommence comme on dit. Juste un mot, et puis on va parler du financement. On vous verra aussi sur la nouvelle tendance de commerce. Je crois que vous nous parlez du digital, c’est fondamental. Juste un mot, Stéphanie nous disait : début un peu poussif pour VILL’UP Parc de la Villette. Qu’est ce qui se passe ? Trop bobo un peu non ?
MB : Non, je crois il y a plusieurs explications. D’abord, c’est un projet essentiellement loisir, majoritairement loisir. Les projets loisirs ont plus de mal si vous voulez, ont besoin de temps pour décoller. Le 2ème phénomène, c’est que la cité des sciences et de l’industrie vit depuis 50 ans en ignorant sa zone primaire. Donc, tout travail de VILL’UP, c’est de faire de la couture sociale, de réconcilier ce bâtiment emblématique de la cité des sciences et de l’industrie avec la zone primaire. Ça va demander du temps mais on va y arriver. Et enfin le 3ème sujet, si vous me permettez, c’est que le parc de la Villette est plutôt fréquenté. A partir de maintenant, c’est le printemps au printemps –été qu’en plein hiver à l’époque où nous avons ouvert le projet.
BFM : Oui, en effet fin 2016. Sans financement, on vous le répète chaque semaine dans ce Défi ETI, on est rien, on ne peut rien envisager. Alors bien sûr, il y a des banques, il y a APPI, et quelques généreux Business Angel, mais est-ce que ça suffit ? On connaît le mode de financement classique. Mais ce qu’on remarque, Véronique Rondet-Brésard dans la banque Palatine, c’est que le financement des entreprises, il est de plus en plus opéré par de la dette privée, par des sociétés de gestion qui prennent par croissant dans le financement de l’économie. Alors, de quoi parle-t-on exactement ? Qu’est-ce qu’on entend par ces nouveaux modes de financement ?
VRB : Alors, en fait effectivement, ce qui est nouveau, c’est la qualité des prêteurs, puisque comme vous le disiez à l’instant, il n’y a plus de monopole bancaire en fait. Donc, on a aujourd’hui sur le marché de nouvelle catégorie des prêteurs que sont les grands investisseurs institutionnels. Alors, le mouvement se fait quand même doucement concernant les ETI, c’est un mouvement qui est engagé depuis longtemps pour les grandes entreprises. C’est le marché obligataire pour l’essentiel pour les grandes entreprises. Pour les entreprises de taille moyenne, c’est ce qu’on appelle globalement l’Euro PP c’est-à-dire placement privé de dette en euro. C’est donc aujourd’hui en volume si vous voulez, sur les ETI, c’est 4 milliards d’euros en France, qu’on peut comparer aux 800 milliards d’euros de crédit bancaire, qui grossit, qui va s’installer tout à fait durablement dans le paysage du financement.
BFM : Ça fait un peu plus de trois ans que le phénomène a explosé, la France est 2ème marché. C’est ce qu’on appelle le Direct Landing en Europe, derrière le Royaume Uni, donc 4 milliards d’euros en France avec la réglementation qui évolue, avec toujours plus de possibilité.
Eric Pinon, nouveau Président de l’AFG puisque vous avez été élu dans les dernières heures du mois de mai, ça vient d’où ? Ça vient d’Allemagne, avec ce qu’on appelle le Schuldschein, le contrat de crédit littéralement bi à ordre, placement privée, né il y a longtemps, XIXème siècle.
EP : oui, c’est un sujet très long, comme ça a été dit juste avant et vous l’avez rappelé. C’est une décision pour ce qui concerne l’Euro PP ou pour le mode de financement de deleveraging, comme on dit dans le jargon, le désinvestissement direct du monde bancaire grâce à des règlementations où on pousse l’investissement à être détenu par des personnes physiques ou par des personnes institutionnelles. Et je crois que c’est la renovation, c’est-à-dire que demain matin, peut-être la France, avec ces 4 milliards, je rappelle les chiffres, vous parlez des 4 milliards, l’épargne des français c’est 3000, après 4000 milliards, Il y a 3800, 4000 milliards donc, on a du chemin. Mais le point important, je vous rappelais l’Allemagne, c’est de montrer aux PME, et ce qui vient d’être dit par une PME-ETI qui en a profité. C’est effectivement de dire : Voilà, vous pouvez monsieur et madame l’investisseur « prendre des risques » parce que le banquier, la Banque Palatine, parce que l’investisseur que vous êtes aura une société de gestion qui va vous rassurer sur le risque de crédit et de duration de vie de l’entreprise de monsieur Bansay, entre autre, si on parle de cette entreprise qui a, je crois, déjà émis pas mal d’actif.
BFM : On va y revenir. On a fait en France, on a des produits comme ça qu’on trouve en France, on n’est pas obligé d’aller en Allemagne, Eric Pinon ?
EP : Il faut effectivement faire très attention à croire que tout se passe mieux ailleurs que chez nous. L’herbe est plus verte ailleurs. Effectivement vous l’avez dit, on a ça en France. Et ce qui est nouveau et peut-être intéressant, c’est de voir que les français tant les émetteurs, c’est qu’on appelle les originateurs, que les investisseurs sont en ce train de se diriger vers les PME. C’est que l’Allemagne fait très bien avant, et donc arrêtez de croire ou arrêtons de croire… Ce n’est plus les grosses sociétés, ça a été dit, ce n’est plus les OTI, ça descend. Ça veut dire que ça descend, c’est que des sociétés qui font 1,5 milliards de chiffres d’affaire, il y a beaucoup en France certainement, mais il en a quand même beaucoup qui font 200 ou 300 millions de chiffres. Et ces gens-là, il faut qu’on les aide, et ce qui est intéressant, c’est qu’en les aidant, l’investisseur, nous ferons tout pour l’éduquer, va permettre de créer l’emploi et de créer le PIB pour notre pays.
BFM : Alors, Maurice Bansay, à la tête de APSYS, tous ces centres commerciaux que vous construisez, que vous gérez en France et en Pologne, racontez-nous à quels types de financement vous avez recouru ?
MB : Écoutez, de façon traditionnelle et historique, nous finançons au travers des banquets dans un financement hypothécaire classique. Et donc, si vous voulez, comme font tous les professionnels de l’immobilier. La vraie difficulté pour l’entreprise comme la mienne, moi, je vous rappelle que c’est une entreprise familiale. Ma famille et moi-même contrôlons 99% du capital. La vraie difficulté, c’était de cumuler des développements au travers de la nécessité de fond propre. Et la grande révélation que nous avons vue avec l’EURO PP, c’était cette capacité d’aller sur le marché financier et de trouver des partenaires financieres à qui on a pu expliquer notre business modèle, notre méthodologie, notre background en matière de savoir-faire etc et qu’on a réussi à les convaincre et de nous aider pour suivre notre développement.
EP : C’est qu’on est dans une situation où il faut qu’on ait accès aux gérants, aux dirigeants de ces entreprises. Et ça c’est grâce à la Banque Palatine par exemple qui viendra nous permettre de nous les gérants, mieux connaître la société détenue à 99%. Si on n’a pas confiance en notre ami, je vous rassure, on ne lui prêtera pas d’argent. Mais par contre, je suis sûr que beaucoup d’investisseurs privés, grâce aux gestionnaires et aux émetteurs, aux intermédiaires bancaires, vont continuer de faire dans le bon sens du financement direct. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde.
BFM : La dette privée va devenir un incontournable pour le financement, Véronique Rondet-Brésard de la Banque Palatine qui nous accompagne dans ce défi ETI.
VRB : Oui, probablement, il faut voir qu’elle vient s’intégrer parfaitement, finalement dans tous les moyens de financements, donc peuvent disposer les entreprises parce que comme vous vient de vous l’évoquer Maurice Bansay, finalement l’EURO PP qui est auquel il a eu recourt il y a déjà 2 ans, lui a permis de financer des fonds propres, ça veut dire qu’en fait jusqu’à présent, les banques dans le financement de l’immobilier, ont des pratiques qui sont les leurs, qui sont éprouvées mais ont toujours demandé aux émetteurs d’apporter des fonds propres. Et en fait, cette nouvelle catégorie d’investisseurs, elle peut aujourd’hui apporter sous un format de dette si vous voulez, ses mêmes fonds propres. Donc, ça c’est extrêmement précieux, c’est précieux parce que ça permet aux entreprises de garder le contrôle de leur capital, de leurs entreprises, de continuer à croître grâce à cette ressource, et puis je pense qu’il y a un point qui est très important, c’est que c’est une source de financement qui ne vient pas exclure la ressource bancaire. Elle vient vraiment la compléter. Et ce que vous disiez à l’instant, est très important, c’est-à-dire qu’en fait les banques, dans ses montages d’EURO PP, ont un rôle de conseil ou d’accompagnement. Elle vient de faire part de leur connaissance du client pour quelque part, rassurer l’investisseur qui lui ne connaît pas l’entreprise et lui permette aussi d’investir dans sa société.
BFM : Et c’est un mode de financement qui est poussé par l’Union Européenne, l’Europe très en pointe puis qu’on voit que l’Europe dépasse désormais les Etats-Unis en levé de capitaux dédiés en fond de prêts. L’Union d’ailleurs, qui pousse à ça avec l’union des marchés des capitaux. Je veux qu’on comprenne quand même les avantages et les inconvénients. Et Pinon, justement, vous nous disiez qu’il est adapté aux ETI, qu’il est maintenant adapté de plus en plus aux PME puisque ça redescend. L’avantage pour les entreprises, c’est quoi ? C’est plus long, plus souple, ou aussi quelque part liquidité des créances et tout ça en même temps ?
EP : Alors, c’est ça. C’est également comme l’a dit Véronique, la capacité de ne pas être face à un comité de crédit bancaire classique qui s’angoisse du risque qu’elle prend et pas du risque qu’elle va faire prendre, j’insiste sur cette phrase. Moi, toutes les sociétés de gestion que je préside, sont soucieuses du risque quel fait prendre aux investisseurs. Et d’ailleurs parfois, Maurice l’a dit, j’imagine que lui-même serait peut-être acheteur avec des cousins, des cousines de sa société sans pour autant perdre le capital. Donc, l’autre point important qui n’a pas été évoqué mais qui est essentiel aujourd’hui en 2017, c’est que monsieur Draguet a laissé le taux d’intérêt très bas. Ça durera peut-être, j’espère moins longtemps qu’au Japon, mais en tout état de cause, assez longtemps. Et c’est l’intérêt pour l’investisseur de reprendre un risque qui va lui permettre, et j’en arrive à votre question de façon très précise d’avoir enfin une possibilité d’avoir du rendement avec une connaissance de l’investissement et quelques confrères sont en train de se soucier autant de l’analyse crédit, c’est-à-dire de l’analyse de l’entreprise de Maurice, que du moyen de mettre en œuvre le financement. Et nous, notre métier de société de gestion pour compte de tiers, c’est effectivement d’aller promouvoir auprès des investisseurs un petit risque, analyser le mieux possible pour financer et créer de l’emploi et surtout créer du rendement.
Bfm : Maurice Bansay à la tête d’APSYS. Donc, facilité, souplesse, c’est ce qui vous a plu.
MB : Oui, absolument, l’efficacité. Alors, moi, je dois vous dire : J’ai découvert ce moyen de financement grâce à la Banque Palatine qui connaissant l’ entreprise depuis pratiquement sa création, puisqu’ils m’ont toujours suivi dans des financements classiques et hypothécaires, étant parfaitement informé de mon plan de développement. Mon plan de développement en 5 ans, c’est 1 milliards d’euros. De nouvelles opérations que notre groupe va produire en France et en Pologne où nous sommes présents. On était contraint à une problématique de fond propre car notre entreprise familiale ne pouvait pas faire face à l’ensemble de ses besoins. Donc l’EURO PP est une formidable opportunité, et un alignement total d’intérêt entre les obligataires et l’entreprise concernée, ça parait essentiel. On est sur une durée raisonnable puisqu’on est sur une durée de 5 à 7 ans. Ce qui permet d’avoir et de donner de la visibilité , une visibilité, je veux dire un plan de développent et tout ceci est extrêmement bénéfique pour les entreprises.
VRB : Mais juste peut-être un point sur lequel on peut insister dans le caractère complémentaire de ce financement, c’est que la plupart du temps, c’est un financement qui est remboursé In Finé. Donc, en fait, ça permet vraiment à l’entreprise de consacrer l’intégralité de ses cash-flows au financement de sa croissance et très clairement jusqu’à l’EURO PP, ce n’était pas un mode de financement courant. Enfin, ça ne se pratiquait pas dans des banques. Donc, c’est là où c’est extrêmement positif et favorable.
BFM : Eric Pinon, Nouveau Président de l’AFG : Comment accélérer, comment d’avantages d’entreprises peuvent- elles profiter donc de ces financements de marché ? Est-ce que le marché évolue suffisamment bien le risque ? Est-ce qu’il est suffisamment apprécié ? Est-ce que l’expert-comptable finalement, n’a pas un rôle plus important à jouer pour mieux faire connaître, analyser finement ce que vaut l’entreprise ?
EP : Vous avez raison. Nous, on a sorti un livre blanc qui est accessible sur le site de l’AFG, sur le financement des PME. C’est une cause nationale pour nous parce que c’est, et vis-à-vis de celui à qui on va prêter de l’argent, et vis-à-vis de celui qui va investir, et vis-à-vis de celui qui va le comptabiliser par rapport à ce que vous dites, de changer cette état d’esprit. Changer cette état d’esprit, je vous rappelle des chiffres qui sont intéressants quand même. On ne peut pas ne pas dire ça dans le Défi ETI. Aux Etats-Unis, nous sommes à 60% de financement privé pour 40% de financement bancaire. Nous sommes en France à 80% de financement bancaire pour 20% de financement privé. Donc, je ne sais pas si pendant le moment d’être président que vous dites gentiment, j’aurai le temps de changer ça. Ce que je souhaite, c’est effectivement montrer que l’éducation de l’investisseur final fait que si l’analyse crédit est faite par les uns par les autres, et même sur des petites sociétés et comme l’a dit Véronique, et je crois que c’est un point important, nous sommes dans une détention longue, 5 ans, Maurice l’a dit. Et sur 5 ans, il faut absolument que le crédit soit bien analysé, mais grâce à ça, nous aurons des gens qui auront placé un meilleur rendement, versus que je disais sur monsieur Draguet à la BCE dans le futur.
BFM : Et c’est quoi si on devait être donné un ou deux inconvénients justement de ces EUROPP ?
EP : L’inconvénient essentiel surtout pour l’éducation actuelle de l’investisseur, c’est que ce sont des choses qu’il faut détenir long, ce que Véronique a dit tout à l’heure, c’est-à-dire que vous achetez ce papier et vous attendez 5 ans. Vous espériez que la société vous remboursera mais je vous rassure pour ce qui consterne Maurice, il n’y a pas de risque. J’imagine mais surtout pour toutes celles qu’on traite et qu’on analyse, il n’y a pas de risque, et ça c’est le premier inconvénient. Ce qu’on appelle la liquidité du placement long. Et le deuxième inconvénient, c’est effectivement de ne pas chercher à avoir une valorisation permanente. Le rendement qui vous est assuré est un rendement qui vous sera servi. Et ça c’est essentiel pour la culture de l’investisseur.
BFM : Vous nous disiez Eric Pinon et Véronique Rondet-Brésard que ça ne se fait pas contre les banques. Bien au contraire puisque vous y trouvez des partenaires. C’est quoi les grands acteurs de ce marché de dette privée à destination des PME, des ETI, CAD, gestionnaire de fonds, des sociétés de gestion, c’est quoi ? C’est qui ?
VRB : Alors, les grands acteurs effectivement, c’est un autre projet. C’est peut-être dans les quelques rares inconvénients du produit. Il faut bien comprendre pour les entreprises qu’il y a une phase quand même du montage du dossier, et ça prend un petit peu de temps, c’est peut-être le seul inconvénient de mon point de vue. Après, on s’adresse à qui ? Alors là, il y a une population extrêmement large, d’investisseurs potentiels puisqu’on va avoir à la fois les grands investisseurs institutionnels qui peuvent venir pour leur propre compte ou qui peuvent venir dans le cadre de la gestion pour compte de tiers. On peut avoir aujourd’hui des familiers offices, on peut avoir même quelques banques qui viennent sur ces placements privés. Donc, ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que ça bouge et ça change un petit peu tous les jours. Et ce qui est très claire, c’est que tous ces investisseurs chargent du rendement. Et donc, ça doit aller dans le sens qui est souhaité puisque, comme ils chargent du rendement, la seule solution trouvée, c’est descendre un petit peu en taille d’entreprise et en taille d’émission.
BFM : Juste un dernier mot avant qu’on revienne vers les nouvelles tendances du ritel, du commerce avec Maurice à la tête d’APSYS, dans les autres formes du financement, on parle souvent de crowdfounding, de crowdlanding, c’est aussi une nouvelle manière d’emprunter avec une nouvelle réglementation aussi, plus souple, moins contraignante.
VRB : C’est vrai que la réglementation c’est récemment un petit peu allégée mais le législateur reste prudent puisque là, on parle plutôt des pannes publiques. C’est ce qui s’oppose à privé où on parle finalement à des investisseurs avertis et qualifiés. Le crowdlanding, c’est très bien, mais aujourd’hui c’est 200 millions d’euros, et dans ces 200 millions, vous avez un petit tiers ou c’est quand même du don. C’est aussi une initiative de diversification.
EP : Le crowdfounding et, comme vous le dites, le crowdlanding, j’insiste, c’est du don. Donc il y a moins d’analyse crédit. Je pense qu’il est nécessaire pour les investisseurs, si on veut les éduquer sur le long, d’être sûr que l’investissement qu’ils font, je ne dis pas que pas bien le crowdfounding et le crowdlanding, mais plus à risque que ça ne le serait sur ce qu’on appelle l’EURO PP, sujet que vous avez très bien traité.
BFM : Juste un dernier mot Maurice Bansay à la tête d’APSYS Groupe, on parlait des nouvelles formes de commerce : cap sur le digital. J’étais passionné parce que vous avez mis un Posnania en Pologne. Vous êtes très présent. Un posnania avec vraiment, maintenant c’est cap vers le numérique, le digital. Mais pour tous, y compris pour essayer des vêtements, des murs de réalité augmentée, racontez-nous !
MB : Écoutez, de façon évidente, si vous voulez, les nouvelles technologies impactent tous les métiers. Notre métier n’échappe pas bien évidemment à cette révolution et nous avons mis en place une structure qu’on a appelé APSYS Lab qui est en fait un mélange de compétence et de savoir-faire interne, entre les collaborateurs qu’on a réuni, avec des Start-up que nous sommes allés chercher pour réfléchir, si vous voulez, une nouvelle tendance de consommation. Ce qui est fondamental pour résumer la situation, c’est qu’on vit tous en permance , une expérience digitale au travers de nos smartphones, des IPad ou de nos ordinateurs. Et que l’essentiel maintenant, c’est de prolonger cette expérience digitale dans le domaine du commerce. Et donc, toutes les idées aujourd’hui de créativité et autres ne font que cette expérience ait poursuivi dans les nouveaux centres commerciaux tels que vous l’avez cité notamment au travers du dernier projet que nous avons ouvert en Pologne. Dans tous les nouveaux plans, dans tout centre de développement, on intègre cette dimension digitale qu’on appelle l’expérience qui est le cœur même de toute notre démarche.
BFM: avec notamment, l’essai sur place des vêtements commandés en ligne, aussi les galeries d’art, parcours culturels et tout ça de façon virtuelle. C’est formidable.
Merci beaucoup Maurice Bansay, à la tête d’APSYS Groupe, bâtisseur-gestionnaire de centres commerciaux, Beaugrenelle notamment VILL’UP, voilà qui va s’envoler, donc profitons de ce beau jour qui arrive bien entendu avec l’été dans quelques jours.
Merci Véronique Rondet-Brésard, Directrice des opérations financières à la Banque Palatine et puis Eric Pinon, élection présidentielle oblige, c’était aussi l’élection du nouveau président de l’Association Française de Gestion financière, l’AFG. Merci à vous !
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